Lieu de repos pendant la Grande Guerre, les carrières de Machemont sont exploitées pour leur calcaire depuis le XIXème siècle. Au cours de la Première Guerre mondiale, elles abritent un poste de commandement et un hôpital qui protègent efficacement les troupes, alors que l’ennemi allemand est à moins de deux kilomètres. En moyenne, 500 soldats de l’armée française les occupaient en permanence.
Aujourd’hui encore, la présence des poilus est visible. On trouve des graffitis, des sculptures, de vieilles chaussures à clous et même des os abandonnés par des bouchers. Il y a quelques jours, les bénévoles de l’association ont trouvé une tranchée en débroussaillant. « Il faut imaginer qu’il faisait en permanence 12-13°C, pour se réchauffer, les soldats faisaient des feux sans qu’il n’y ait aucune évacuation de la fumée », explique Bernard Lambot, un membre de la Machemontoise passionné par l’histoire des soldats.
En face du portail ancien, une grande pelouse est entourée par des maisons en pierre. Au milieu de ces maisons, les visiteurs accèdent à l’entrée des carrières dans une ambiance singulière : lumière faible, meubles surannés, graffitis abîmés…Voici les Carrières de Montigny. « Il n’y avait rien ici en 2008, mais regardez les maintenant! ». Régis Bouchain, président de l’association La Machemontoise, parle avec fierté de la reconstitution des carrières depuis cinq ans. « Les gens sont toujours tentés de toucher quand ils voient un graffiti, il faut protéger ça.»
Selon lui, le nombre de visiteurs du site augmente chaque année. L’an dernier, plus de 5000 personnes l’ont visité, dont la plupart venaient en groupe : 1 000 au salon Nature et jardin, environ 1 500 pour les journées du patrimoine. Le site continue à attirer les foules. Avec le centenaire de la Première Guerre mondiale, les passionnés d’histoire risquent d’accourir.